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ENTRETIEN AVEC…Chérif DJIBA, responsable à la fédération du Pds en France

Chérif Djiba, un des responsables de la fédération du Parti démocratique sénégalais (Pds) en France, n’est pas du tout satisfait de la prestation politique des dirigeants légaux de son parti. Venu au Sénégal pour l’inauguration du monument de la Renaissance, il a appris aussi que des per diem et autres billets d’avion ont été distribués dans des conditions opaques. Il fulmine aussi contre le mode de nomination politique des Sénégalais de France dans le Conseil des Sénégalais de l’extérieur.
«Le Conseil des Sénégalais de l’extérieur n’est pas un organe du Pds»


Rédigé par leral.net le Jeudi 8 Avril 2010 à 17:04 | | 2 commentaire(s)|

ENTRETIEN AVEC…Chérif DJIBA, responsable à la fédération du Pds en France
Quelle est la situation de votre parti aujourd’hui en France ?
Aujourd’hui, en France, nous sommes dans une configuration qui est assez délicate. C’est à l’image de ce qui se passe un peu partout et qui a trait au parti. Ce qui est important à retenir pour la fédération de France, c’est que des militants motivés, très dévoués, sont en train de reconstruire le Pds en France avec le commissaire politique qui a été envoyé en France pour les placements des cartes. Récemment, nous avons initié une cellule d’animation et de massification par les secteurs. Cette cellule a été initiée par des responsables libéraux de la Casamance qui ont organisé un grand meeting, le 27 mars dernier. Ce meeting a été financé entièrement par les militants. Lors de ce meeting, pour une fois, nous avons enregistré la participation de tous les militants de France. Il avait regroupé près de 2 000 personnes. L’autre aspect, c’est qu’on a regroupé tous les dignitaires de la Casamance, qui ont formulé des prières pour la paix en Casamance, pour le Sénégal et pour le président de la République. Cela était important pour l’unité du parti. Quand nous aurons fini ce travail avec des Libéraux de la Casamance, Me Wade pourra être sûr qu’il sera réélu en 2012 sans aucun problème.
Pourquoi vous voulez réduire la fédération de France aux seuls militants ressortissants de la Casamance ?
Il n’y a pas que des Casamançais. On a été contraints par le contexte. Qu’on me comprenne bien : ce n’est pas du régionalisme, ni de l’«ethnicisme».
Mais c’en a tout l’air…
Oui, c’en a tout l’air, mais simplement on est en France dans une situation où il est impossible aujourd’hui de mettre en place une quelconque dynamique pour prendre en charges les problèmes (de la fédération). Nous l’avions souhaité au début, mais nous étions confrontés à une situation de conflit qui oppose deux responsables qui sont censés diriger le parti.
Quels sont ces responsables ?
C’est le soi-disant Secrétaire général, Amadou Ciré Sall, qui est le député des Sénégalais de l’extérieur et Mme Athia Aw qui est présidente des femmes. Ces deux personnes sont légalement les responsables du parti, mais dans la réalité, ne représentent strictement rien.
Qu’est-ce qui vous le fait dire ?
Je défie (il insiste) Amadou Ciré Sall et Athia Aw : ils sont incapables de convoquer une réunion de la fédération ou de convoquer tout simplement les militants de France. Quand on est responsable, on doit être en mesure de convoquer une réunion où les militants viendront. Quand on est responsable des femmes, on doit être en mesure d’appeler les femmes et de discuter avec elles. Je ne le dis pas pour moi. Personnellement, j’ai parcouru, dans le cadre des renouvellements, des communes de France. Et les militants ont été clairs : «Si vous étiez venus avec d’anciens responsables de la fédération, on ne vous aurez pas reçus.» Et ce message, on l’entend partout. Aujourd’hui, ce que nous aurions souhaité, c’est qu’on puisse mettre en place une structure qui puisse prendre en charge les problèmes de la fédération en attendant qu’on renouvelle. Puisqu’il y a obstruction, on s’est dit qu’il va falloir trouver une solution. C’est pourquoi on s’est rabattus sur la Casamance, parce qu’en appelant des gens autour d’un point commun, on pourra faire quelque chose.
Concrètement qu’est-ce que vous reprochez à vos responsables ?
Nous leur reprochons de se lancer dans une querelle individuelle qui ne regarde qu’eux, au point d’empêcher le parti de fonctionner. Par moment, quand ils voient que les gens sont décidés à reprendre le parti en main, ils nous disent qu’ils vont s’entendre. Personnellement, j’ai dit à Amadou Ciré Sall : «Si vous voulez qu’on parle du Pds, vous en tant que secrétaire, il faut convoquer une réunion de bureau. Faites le point, regardez où est-ce qu’on en est, revenez vers nous et nous vous répondrons.» Cela remonte à un an. Aujourd’hui, ce n’est pas la préoccupation de Amadou Ciré Sall. Et ça ne le sera pas. Il faut que les gens se le disent : depuis 2007, il n’y a plus de fédération ; elle ne s’est réunie qu’une seule fois et c’était pour entendre les gens qui partaient chez Macky Sall. Le parti se limite à l’île de France. Quand on est dans la région, on est presque marginalisés. La fédération ne peut plus être gérée par un seul individu, mais par une équipe. La fédération devra intégrer les cadres, les étudiants, pour apporter la valeur ajoutée. Si vous prenez Mantes-la-Jolie, vous avez des responsables comme Mme Aby Diop au Havre, comme Amadou Ly, à Nice, comme Aminata Tandian à Marseille. Nous avons Kiné Thiam et j’en oublie certainement d’autres qui font un excellent travail afin de reconstruire le Pds. Tout le monde sait que Amadou Ciré Sall est plus proche de Macky Sall que du Pds.
Sur quoi vous vous basez pour le dire?
Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire…
Quand même, ce sont des accusations graves…
Je le dis simplement parce que, pendant que Macky Sall est en train de travailler sur le terrain, Amadou Ciré Sall fait en sorte qu’on ne travaille pas. Donc, de manière indirecte, cette personne a intérêt à ce que l’opposition progresse au détriment du Pds(…)
J’ai un ami qui me dit : telle personne a été recrutée par Amadou Ciré Sall, pour le compte de l’Apr (l’Alliance pour la république). C’est très grave ! Mais ça ne m’intéresse pas, parce que les gens sont capables de raconter n’importe quoi.
Est-ce que vous avez porté ces griefs à la connaissance de votre Secrétaire général national ?
Non ! A ce jour, le frère Secrétaire général, Me Abdoulaye Wade, je pense, ignore très honnêtement la situation. Il pense qu’en France, c’est Amadou Ciré Sall et Mme Athia Aw qui dirigent le parti. Légalement, on ne peut le refuser, mais dans la réalité, ces deux responsables ne représentent qu’eux-mêmes.
Depuis quand vous êtes au Pds ?
Je milite au Pds depuis 1986. Ensuite, j’ai été dans les structures des étudiants libéraux de Dakar. Il y a des gens dans le Pds comme Modou Diagne, Aminata Lô, Saër Guèye, qui pourront le confirmer.
Vous êtes ici pour les besoins de l’inauguration du monument de la Renaissance africaine. Selon nos informations, vous auriez reçu chacun 1 000 dollars de la part de l’Etat. Vous pouvez le confirmer ?
J’ai appris l’information pendant que j’étais au Méridien. Par hasard, je me suis trouvé à un endroit où deux personnes parlaient de per diem. Personnellement, je n’ai pas posé la question au responsable qui a amené la délégation de France. Ce que je sais, quand je quittais la France, on nous a dit qu’il y avait 15 billets pour la fédération de France. Il y a certes des soucis par rapport à ça (…) Ce que je constate, c’est qu’en arrivant ici, j’ai vu des gens et je ne sais pas trop comment ils sont venus.
Vous, comment vous êtes venu ?
Moi, je suis venu par mes propres moyens ; j’ai payé mon propre billet, ainsi que j’ai logé. D’ailleurs, quand je suis allé à l’hôtel où était logée la délégation, on a même failli me faire payer le repas. Alors qu’on nous avait dit que chacun devait se débrouiller avec ses propres moyens, à ma grande surprise, je me suis rendu compte qu’il y avait une prise en charge totale. Pis, on nous a dit qu’il y avait énormément de places disponibles dans l’avion qui aurait été affrété. Et pourtant, des gens qui travaillent nuit et jour sont restés en France. Personne n’a pensé à leur remettre des billets. C’est inacceptable ! Quand je retournerai en France (Ndrl : L’entretien a été réalisé le 5 avril 2010), je poserai la question à qui de droit.
Vous avez évoqué la crise Casamançaise. Comment vous appréhendez le regain de violence constaté ces derniers jours en tant que natif de la région ?
C’est regrettable (il se répète). Aujourd’hui, il faut que les gens soient très clairs avec eux-mêmes. Le Sénégal est un et indivisible. La question des frontières n’est même pas discutable. Maintenant, ce problème a trop duré et il faut une solution de sortie de crise et cette solution doit se faire avec l’ensemble des acteurs. Je suis casamançais, quand j’arrive au Sénégal pour partir en Casamance, j’ai peur. Ce n’est pas normal. Il n’y a aucun ressortissant sénégalais qui a peur d’aller chez lui. Au contraire, ils sont pressés. Mais moi, j’ai peur d’aller en Casamance. C’est inacceptable.
Que proposez-vous comme solution de sortie de crise ?
Avant de répondre, je voudrais que les gens arrêtent de penser que parler de la Casamance pose un problème. Je ne vois pas pourquoi un Casamançais ne parlerait pas de son terroir, alors qu’un Dakarois peut parler de Dakar, un Thiessois de Thiès. Pour trouver une solution, il faut qu’on arrête de diaboliser la question de la Casamance. Nous, nous pensons qu’un des problèmes majeurs de la Casamance, c’est un problème du développement. Cette crise peut se résoudre par la voie de développement économique. Je fais partie de ceux qui ont créé la Fédération des cadres casamançais de France et nous avons initié, les 5 et 6 juin prochains, un forum international sur la Casamance (Il sort de son sac un document de ce projet). Ce sera une tribune où les problèmes de la Casamance seront débattus.
L’installation du Conseil des Sénégalais de l’extérieur suscite une polémique au niveau de la diaspora. Est-ce que vous vous y retrouvez ?
Le constat que je fais avec beaucoup de militants, c’est que des conseillers ont été choisis. Nous ne savons pas les critères de choix. En France, il s’est passé des choses qui ne sont pas corrects. On a appelé des gens pour leur dire qu’ils ont été nommés conseillers, pour ensuite leur faire comprendre qu’ils n’en font plus partie. Parce que tout simplement il y a eu des pressions (…) Nous avions demandé qu’il y ait des critères objectifs pour le Conseil des Sénégalais de l’extérieur. Ce n’est pas un organe du Pds, ni d’un quelconque parti politique : c’est un organe de tous les partis politiques. Ils doivent tenir compte de toutes les sensibilités. D’abord, avant de nommer quelqu’un, il faut s’assurer que cette personne a les compétences. Mais de là à faire des nominations qui posent problèmes… (Il ne termine pas sa phrase). Les informations dont je dispose semblent indiquer que cela a été géré par l’ambassadeur des Sénégalais de l’extérieur (Saër Guèye) et peut-être par le ministre des Sénégalais de l’extérieur.

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1.Posté par Jules le 08/04/2010 19:24 | Alerter
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Quelle immaturité, c'est vraiment décevant. Je le croyais plus intelligent que ça.
Dommage

2.Posté par jambar le 08/04/2010 21:16 | Alerter
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Mais c'est qui ce soi disant responsable pds de France? si ce sont ces gens qui constituent le Pds, alors il est vrai que le pds est bel et bien mort en France. Et dire qu'on accuse Apr de d'ethniciste. Encore quelqu'un qui cherche une palce alors même qu'il ne connait mêm pas la fédération de France. Pourtant Djiba sait bien que sans Amadou Ciré Sall et Lamine Thiam, le Pds n'existerait plus en France.

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